Une petite parenthèse juridique.
Synology risque d'être confronté au droit européen de la concurrence du fait qu'ils imposent leur marque de disques au détriment d'autres fabricants comme Western Digital ou Seagate. Les juges risquent de ne pas apprécier, d'autant plus que la Commission Européenne est très stricte en matière de respect de la concurrence. La restriction de la compatibilité chez Synology permettrait également à la marque d'augmenter le prix de ses disques à l'avenir s'il n'y a plus de concurrents ce qui, une fois de plus, les exposerait à des jugements antitrust.
Et la Commission Européenne ne plaisante pas sur le sujet. À titre d'exemple elle a condamné en novembre 2024 Meta (maison mère de Facebook) à une amende de 800 millions d'euros pour violation des règles antitrust dans l'affaire Facebook Marketplace. Elle a aussi condamné Google à une amende de 2,42 milliards d’euros pour pratique anticoncurrentielle en septembre 2024. Elle a condamné en avril dernier Apple et Meta à respectivement à 500 millions d'euros et 200 millions d'euros d'amende.
Synology risque d'être condamné aussi par l'Autorité de la concurrence en France parce que la marque impose une vente subordonnée qui sera alors considérée comme une pratique interdite.
Sans compter qu'il pourrait y avoir une condamnation venant des autorités de la concurrence américaine que sont la a Federal Trade Commission et la division antitrust du Department of Justice.
Sauf à subir de lourdes amendes et à être attaqué devant les tribunaux par les fabricants de disques concurrents, Synology sera obligé de créer une liste de compatibilité ouverte à d'autres constructeurs et faire disparaître les avertissements et autres limitations qu'ils imposent dans DSM. En attendant ils se comportent comme une PME dépourvue d'avocats.
Si on ajoute à cela le mécontentement de leurs clients, on peut dire qu'ils ont créé une situation de crise qui risque de les faire tomber de leur piédestal.